Ajami
Informations sur le film
Le quartier d’Ajami, à Jaffa, est un lieu cosmopolite où cohabitent Juifs, Musulmans et Chrétiens. La cohabitation judéo-arabe s’y trouve empoisonnée par un conflit qui n’en finit plus, infectée par des haines sourdes et recuites. Le cadre est idéal pour un film noir. Trois histoires s’y déroulent, s’y entremêlent et s’y dénouent sous le signe de la tragédie.
Chacune porte un enjeu différent autour d’un personnage central. Omar, jeune Israélien d’origine palestinienne, doit avant tout sauver sa peau, après que son oncle eut blessé un membre d’une puissante tribu bédouine spécialisée dans le racket. Non contente d’avoir éliminé l’oncle, celle-ci veut à présent verser le sang du neveu. Aux abois, ce jeune orphelin de père fait appel à la médiation de son employeur, Abu Elias, un restaurateur respecté, notable chrétien de la communauté palestinienne dont il fréquente secrètement la fille, charmante brune emmurée par la loi patriarcale.
Malek, adolescent palestinien de Cisjordanie et ami d’Omar, jouit également de la protection d’Abu Elias, chez lequel il travaille comme grouillot, tandis que sa mère, hospitalisée en Israël, lutte contre une maladie mortelle. Dando, enfin, est un inspecteur de police du quartier, obsédé par la disparition de son frère, un jeune conscrit assassiné par des Palestiniens au retour d’une période militaire.
On y trouve une multitude de personnages secondaires superbement campés, des assassinats ciblés, une vengeance qui se trompe d’objet, une abjecte trahison, tout cela produisant de la tension, de l’émotion et de la complexité à revendre.
Ce tableau évoque, en dépit de la grandeur conférée aux personnages, un monde pourri de l’intérieur par les logiques claniques, vitrifié par le repli communautaire, mû par une incontrôlable puissance mortifère.
- Réalisation : Scandar Copti et Yaron Shani
- Type : Drame
- Pays : Israël
- Durée : 1h58
Projections du film
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